Éditions Folio - 266 pages |
A côté d’une
ouverture et d’une sincérité de l’auteur dès la première partie du livre, j’ai ressenti
un certain pessimisme, à plusieurs reprises, ce qui a fini au fil des pages par
me donner la sensation d’une légère gêne ; il se peut que mon aversion passagèrement
intense au pessimisme ait sans doute exaspéré ce sentiment de malaise, ça dure et
ça se résume dans la question que pose l’auteur, page 125 :
« Comment pourrions-nous compter sur une
survie dans l’avenir quand il n’est même plus certain qu’il y’ait encore un
avenir. »
Mais d’un autre côté
je m’attendais quand même à un revirement au cours du livre, je le savais, chose
qui a effectivement débuté plus loin, ici: page 134
« S’imaginer
que le bonheur est a jamais derrière nous, soutenir que le progrès est une
illusion, voir l’avenir comme une menace constitue un des signes les plus surs
de la sénilité. »
Au début du livre
l’auteur évoque sa jeunesse, son rapport au travail, à la culture, à l’écriture,
à l’ambition, à la vie, avec sincérité et simplicité appréciable.
Ensuite, il partage
ses réflexions philosophiques, sur le temps, l’univers, la science ; j’avoue
que ses réflexions m’ont captivé et ont déjà fait évanouir le léger malaise
ressenti au début, même si je n’avais pas trouvé tant de rigueur que j’en
trouve d’habitude dans des livres purement philosophiques, c’est une
philosophie exposée avec douceur, avec beaucoup de peut-être. D’autres thèmes
seront aussi abordés d’une belle manière, comme le déterminisme, l’incertitude,
l’histoire et la liberté.
Et ça ne veut nullement
dire que j’ai trouvé ses réflexions de moindre intérêt ! Juste plus
accessible, et je le considère finalement comme un mérite, c’est sa volonté, car
on sent l’intention de rendre accessible ses idées, une envie de parler au plus
grand nombre, à tout le monde.
La lecture est très
agréable, grâce notamment au style intentionnellement simplifié par l’auteur.
Ce livre
ressemble à un testament, à un retour serein en arrière, l’auteur dit lui-même
qu’il avait failli nommé le livre « Adieu », c’est aussi un remerciement
pour le monde, une reconnaissance pour la vie qu’il a eue, cette « fête en
larmes » comme il l’a si bien définie, ce voyage qu’il a aimé.
J'aime bcp d'Ormesson (que je n'ai pas tatoué sur mon torse -) mais ce qui m'agace chez lui, c'est que comme on dit "il écrit toujours le même livre"...comme Modiano tu me diras.
RépondreSupprimerMais il y a 20 ans, j'ai lu "presque rien sur presque tout" et lecture finie et approuvée, je me suis dit : il a tout dit, il n'a plus rien à écrire. Or il continue à évoquer la place de l'homme dans l'univers, Dieu, le big bang etc. Il se répète sans cesse. Il vole haut, c'est sûr. On aimerait tous avoir sa sagesse et sa lucidité mais je ne comprends pas la raison qui le pousse à répéter sans cesse la même chose.
Arrivé à un certain âge, est-ce impossible d'écrire un roman ? (je pense à Kundera aussi, maître du roman et qui fait dans la métaphysique depuis quelques rares publications).
Je n'ai pas encore lu d'autres livre d'Ormesson, mais je suis d'accord avec ce que tu as écrit, car dans ce livre "C’était bien" il a bien écrit que les écrivains n'ont plus rien a écrire a notre époque, donc il le pense et il semble persuadé, il n’écarte pas la possibilité de nouveauté mais il pense que ça sera difficile presque impossible, ce qui explique peut être ses répétitions, c'est un peu étonnant.
RépondreSupprimerJe n'ai encore jamais lu de livres de ce grand homme mais j'aimerais bien le découvrir enfin, je suis sûre que sa plume me toucherait beaucoup.
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