vendredi 6 janvier 2017

"C'etait bien" Jean d'Ormesson



Éditions Folio - 266 pages
A côté d’une ouverture et d’une sincérité de l’auteur dès la première partie du livre, j’ai ressenti un certain pessimisme, à plusieurs reprises, ce qui a fini au fil des pages par me donner la sensation d’une légère gêne ; il se peut que mon aversion passagèrement intense au pessimisme ait sans doute exaspéré ce sentiment de malaise, ça dure et ça se résume dans la question que pose l’auteur, page 125 : 
 « Comment pourrions-nous compter sur une survie dans l’avenir quand il n’est même plus certain qu’il y’ait encore un avenir. »
Mais d’un autre côté je m’attendais quand même à un revirement au cours du livre, je le savais, chose qui a effectivement débuté plus loin, ici: page 134
« S’imaginer que le bonheur est a jamais derrière nous, soutenir que le progrès est une illusion, voir l’avenir comme une menace constitue un des signes les plus surs de la sénilité. »
Au début du livre l’auteur évoque sa jeunesse, son rapport au travail, à la culture, à l’écriture, à l’ambition, à la vie, avec sincérité et simplicité appréciable.
Ensuite, il partage ses réflexions philosophiques, sur le temps, l’univers, la science ; j’avoue que ses réflexions m’ont captivé et ont déjà fait évanouir le léger malaise ressenti au début, même si je n’avais pas trouvé tant de rigueur que j’en trouve d’habitude dans des livres purement philosophiques, c’est une philosophie exposée avec douceur, avec beaucoup de peut-être. D’autres thèmes seront aussi abordés d’une belle manière, comme le déterminisme, l’incertitude, l’histoire et la liberté.
Et ça ne veut nullement dire que j’ai trouvé ses réflexions de moindre intérêt ! Juste plus accessible, et je le considère finalement comme un mérite, c’est sa volonté, car on sent l’intention de rendre accessible ses idées, une envie de parler au plus grand nombre, à tout le monde.
La lecture est très agréable, grâce notamment au style intentionnellement simplifié par l’auteur.
Ce livre ressemble à un testament, à un retour serein en arrière, l’auteur dit lui-même qu’il avait failli nommé le livre « Adieu », c’est aussi un remerciement pour le monde, une reconnaissance pour la vie qu’il a eue, cette « fête en larmes » comme il l’a si bien définie, ce voyage qu’il a aimé.

3 commentaires:

  1. J'aime bcp d'Ormesson (que je n'ai pas tatoué sur mon torse -) mais ce qui m'agace chez lui, c'est que comme on dit "il écrit toujours le même livre"...comme Modiano tu me diras.
    Mais il y a 20 ans, j'ai lu "presque rien sur presque tout" et lecture finie et approuvée, je me suis dit : il a tout dit, il n'a plus rien à écrire. Or il continue à évoquer la place de l'homme dans l'univers, Dieu, le big bang etc. Il se répète sans cesse. Il vole haut, c'est sûr. On aimerait tous avoir sa sagesse et sa lucidité mais je ne comprends pas la raison qui le pousse à répéter sans cesse la même chose.
    Arrivé à un certain âge, est-ce impossible d'écrire un roman ? (je pense à Kundera aussi, maître du roman et qui fait dans la métaphysique depuis quelques rares publications).

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  2. Je n'ai pas encore lu d'autres livre d'Ormesson, mais je suis d'accord avec ce que tu as écrit, car dans ce livre "C’était bien" il a bien écrit que les écrivains n'ont plus rien a écrire a notre époque, donc il le pense et il semble persuadé, il n’écarte pas la possibilité de nouveauté mais il pense que ça sera difficile presque impossible, ce qui explique peut être ses répétitions, c'est un peu étonnant.

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  3. Je n'ai encore jamais lu de livres de ce grand homme mais j'aimerais bien le découvrir enfin, je suis sûre que sa plume me toucherait beaucoup.

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