Editions Barzakh - 165 pages |
Dans son premier
roman, Samir Toumi raconte sa quête de ce cri qui a lui avait fait défaut une
première fois à sa naissance, et qui depuis est resté étouffé, par cette ville
qui l’assaille, l’épuise. En fait en grandissant, ce n’était plus son propre
cri qu’il cherchait, mais celui de sa ville et de ses habitants, c’était le seul
et même cri.
Son esprit est
agité, contraint à ne pas regarder vers l’avenir, à l’image de l’inconscient
collectif qui ressent une absence de vision d’avenir et préfère se tourner
vers la nostalgie du passé.
Le début du livre
m’avait plu, une belle écriture, fluide ; j’ai surtout aimé les
comparaisons et les métaphores que j’ai trouvées parlantes. Je comprenais
parfaitement ce que l’auteur ressentait et décrivait, ayant moi-même travaillé dans
cette ville pendant un certain temps, j’ai souvent ressenti des choses très
similaires même si je pense qu’un lecteur n’ayant pas vécu à Alger pourra aussi
s’y trouver et comprendre facilement. Une relation très fusionnelle entre
l’auteur et sa ville est décrite d'une façon surprenante , ils partagent le même effroi, la même peur,
le même désordre.
Mais je dois
avouer qu’au fil de ma lecture, des répétitions commencent à se faire sentir,
les belles métaphores du début devenaient de plus en plus pesantes, et le
sentiment du malaise du personnage principal devient dur à supporter, le pari
de l’auteur consistant à écrire ce livre sans dialogues, centre uniquement sur
le narrateur et la seule intrigue principale : la quête du cri, y est surement
pour beaucoup, l’apparition de la notion d’Adulte seul et d’enfant seul vers la
fin du livre n’a pas arrange les choses, et enfin la fin en elle-même m’a laissé
perplexe.
A noter aussi les photos qui parsèment le livre et semblent être des repères au milieux du malaise ambiant.
Samir Toumi a écrit
un deuxième livre, « l’effacement », j’ai lu dans les critiques qu’il
était plus abouti que « Alger, le cri », je le note.
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